1.4. Bilan des publications

1.4.1       Préambule

L’établissement d’un bilan consolidé des publications scientifiques issues de l’utilisation de la FOF constitue clairement une gageure. L’utilisation des outils modernes de recherche bibliographique et la conjonction de l’existence de plusieurs bases de données permettent néanmoins de l’envisager sur des bases suffisamment solides pour les publications directement liées au projet scientifique original des campagnes océanographiques. C’est ce travail qui a été réalisé par la Bibliothèque La Pérouse et l’INIST en collaboration avec l’IRD pour les flottes hauturière et côtières. Les dossiers complets sont proposés en Annexe 6. Toutefois, le bilan de la production scientifique liée à la FOF issu de ce travail est clairement non-exhaustif pour plusieurs raisons. Un élément majeur de sous-estimation de la production de la FOF est lié à la quasi-impossibilité de prendre en compte la composante de cette production résultant de l’utilisation des navires de station du fait du caractère « diffus » de leur utilisation (voir ci-dessus). Cependant, un effort de rationalisation est en cours début 2017 et permettra de dresser un bilan consolidé d’ici fin 2017. Un autre élément est relatif au repérage des données dans les bases de données internationales. Si le nom (ou le doi) de la campagne n’est pas explicitement mentionné dans les publications, il est impossible d’associer la publication à la campagne. Dans certains cas, les données sont même utilisées pour fournir un produit plus évolué. Quand ce produit est utilisé, c’est la référence au produit qui est citée et non pas les références aux données dont il est issu. Pour l’ensemble de ces raisons, il doit donc être souligné que les éléments qui vont suivre sous-estiment clairement le niveau de production scientifique lié à la FOF.

Les productions scientifiques issues de l’utilisation de la FOF sont de natures diverses et la facilité à comptabiliser efficacement les éléments produits dépend de leur nature. Nous nous sommes par conséquent limités dans ce qui va suivre à la seule comptabilisation des articles de rang A qui sont les éléments les plus faciles à tracer à partir de l’utilisation de mots clefs.

Un dernier point à prendre en compte réside dans le décalage temporel entre l’année de réalisation d’une campagne océanographique et celles des parutions des publications scientifiques afférentes.  Dans le cas des navires hauturiers, ce décalage montre un pic entre 5 et 9 ans mais peut occasionnellement atteindre jusqu’à 30 ans (Figure 13). Ce phénomène existe également, mais de manière moins prononcée, pour les navires de façade. Dans tous les cas, ceci nous a amené à : (1) ne pas faire coïncider les périodes de bilan des nombres de jours par navires et de la production scientifique, et (2)  établir ce dernier bilan sur une période longue (i.e., 2000-2014).

 

Figure 13

1.4.2. Évolutions quantitatives et qualitatives

Au total, sur une période de 15 ans, ce sont plus de 5000 publications de rang A qui ont été comptabilisées. Un peu plus des trois quarts (i.e. 78%) sont issus de l’utilisation des navires hauturiers et un peu moins d’un quart (i.e. 22%) de celle des navires côtiers (Figure 14). En moyenne annuelle, ce sont 260 et 74 publications de rang A qui sont issues de l’utilisation des navires hauturiers et de façade respectivement. Ces nombres montrent tous deux une forte tendance à l’augmentation entre l’année 2000 et les années 2010 (facteurs proches de 7). Cette augmentation quantitative s’est accompagnée d’une amélioration qualitative : ceci est illustré par les facteurs moyens des revues publiant les travaux issus de l’utilisation de la FOF, qui ont dans le même temps doublé pour les navires de façades et très significativement augmenté (i.e. de 2,92 à 3,77) pour les navires hauturiers (Figure 15). Notre analyse de cette augmentation est qu’elle résulte probablement d’une conjonction de facteurs.  D’une part la mise en place du processus d’évaluation de la valorisation des campagnes permettant un recensement des publications qui en sont issues et d’autre part l’évolution des outils permettant un suivi plus automatisé, et donc plus complet, de cette valorisation.

Par ailleurs, l’évolution vers des campagnes plus pluri-disciplinaires. Dans le domaine hauturier notamment, les campagnes sont moins nombreuses mais elles sont plus importantes, longues et rassemblent plus d’équipes, générant ainsi un plus grand nombre de publications.

Dans tous les cas, ces chiffres reflètent l’excellence scientifique de la TGIR FOF

Figure 14

Figure 15

1.4.3       Rôle structurant

Le rôle structurant que joue la FOF aux échelles nationales et internationales est très important, comme en attestent les nombres de publications de rang A co-signées par des membres de laboratoires français différents et/ou par des scientifiques étrangers. Cet effet structurant est naturellement plus  marqué pour les navires hauturiers du fait de leur capacité d’embarquement et des éco/géosystèmes auxquels ils donnent accès. Sur la période 2000-2014, les co-signatures de travaux issus de l’utilisation des navires hauturiers ont impliqué plus de 65 laboratoires et 22 organismes de recherche et universités (Figure 16). Pendant cette même période, des scientifiques d’une vingtaine de pays différents ont co-signé plus de 50 publications issues de l’utilisation des navires hauturiers (Figure 17). Les collaborations les plus nombreuses étant enregistrées avec les Etats Unis (829 publications), le Royaume Uni (618 publications) puis l’Allemagne (549 publications). Ces chiffres traduisent bien la contribution de la FOF au positionnement de la France dans le paysage international de la recherche océanographique.  La Figure 18 illustre que le nombre de partenariats étrangers hors-UE est équivalent à celui interne à l’UE et que ces proportions sont constantes sur les 15 dernières années.

Figure 16

Figure 17

Figure 18