1.6. Points forts et difficultés

1.6.1. Points relatifs à l’ensemble de la communauté FOF

Points forts

On peut d’abord citer le fort impact de la communauté française au sein des grands programmes internationaux non seulement par son statut de leader mais aussi par les nombreuses avancées scientifiques produites et valorisées par des publications à taux d’impact élevé (Science, Nature, Nature Géosciences, PNAS, etc.,…voir rapport bibliographique complet en Annexe 6). Ces résultats relèvent des thématiques de recherche figurant parmi les thèmes phares de différents programmes internationaux et les questions clefs aujourd'hui identifiées dans les contextes nationaux et internationaux. Quelques points saillants :

  • le nombre total de chercheurs et personnels techniques, incluant les doctorants et qui est directement (par le biais des embarquements) ou indirectement (analyses à terre, modélisation) impliqués dans les activités de la FOF est de l’ordre de 3600, ce qui en fait une communauté très significative ;
  • la communauté française est mondialement reconnue comme partenaire majeur dans certaines thématiques (méso et micro échelle dynamique, dynamique de l’Atlantique et du Pacifique tropicaux, cycle du carbone et pénétration du carbone anthropique, cycle des éléments traces et de leurs isotopes, hydrothermalisme et écosystèmes chimiosynthétiques profonds …) ;
  • sa production scientifique se trouve dans des revues à fort impact ; un effort notable de communication vers le grand public est fait à travers les campagnes ;
  • la formation des étudiants et jeunes chercheurs est de qualité grâce à l’accès pour l’enseignement aux différents moyens de la flotte (navires de station à navires hauturiers) ;
  • que ce soit pour les compétences des équipes, leur expertise et leur haute technicité, la R&D est de très grande qualité et permet des développements technologiques uniques au monde (carottage, AUV, etc…) ;
  • les accès aux navires, engins et équipements lourds sont ouverts à tous les scientifiques sous réserve de l’évaluation favorable d’un dossier scientifique de qualité ;
  • le système d’évaluation par les pairs est d’une grande exigence, garant de qualité. Le suivi a posteriori de la valorisation donne une grande visibilité aux activités de la FOF.

Difficultés

Demander et voir se concrétiser une campagne en mer scientifique rencontre aujourd’hui les difficultés majeures suivantes:

  • la flotte hauturière a vu la sortie de Flotte du N/O polyvalent le Suroit, et donc une perte de flexibilité dans la programmation annuelle ;
  • la question de la flexibilité d'intervention en mer, particulièrement en domaine côtier demeure un enjeu tant en termes de fonctionnement qu'en terme de programmation. Sur ce dernier point, il est impératif de préserver une programmation annuelle à N+1 des navires côtiers et un planning à N+2 pour les navires hauturiers. Les utilisateurs souhaiteraient aussi pouvoir bénéficier de l'opportunité d'obtenir du temps navire "au fil de l'eau" pour réaliser une campagne d'acquisition en mer juste après un phénomène météo-climatique exceptionnel et/ou d'envergure (crue, tempête, pollution accidentelle, ...); cela afin de répondre aux questions scientifiques associées aux études des dynamiques sédimentaire et des écosystèmes des environnements côtiers ;
    • la longue recherche du soutien financier avant, pendant, et après la campagne, ainsi que le déphasage des évaluations de campagne et de leur financement. Le nombre de guichets s’est multiplié, les calendriers des appels d’offres des instances de financement ne sont pas en phase avec ceux de la flotte et ne prennent pas en compte certaines spécificités de la discipline, notamment le calendrier de la programmation des campagnes, qui ne dépend pas de la volonté du chercheur. L’ANR par exemple, source de financement principale de la recherche française, ne prend pas en compte les projets de campagne approuvés par les Commissions Nationales de la Flotte et ne suit que sa propre procédure d’évaluation, ce qui empêche très souvent de disposer d’un soutien financier en accord avec l’investissement que ces campagnes représentent (temps bateau, temps de personnel, engins et instruments);
    • l’aspect organisationnel de la campagne incluant la préparation de la campagne, les autorisations de travaux et les relations avec les observateurs des pays étrangers  (souligné car s’aggrave avec le temps), la logistique de transport des conteneurs, l’accès et la disponibilité des équipements détenus par les organismes et/ou les labo (DT INSU ou Ifremer), les contraintes liées aux parcs marins, à la sismique, aux zones dangereuses, les problèmes d’interopérabilité des navires, les problèmes de faisabilité (problème de treuil, d’ascenseur, etc.) ; la communauté souligne le risque croissant lié à la complexification des règlementations nationales et internationales en matière notamment de demande d’autorisation de travaux (zones géopolitiques difficiles type Méditerranée, autorisations accordées à la dernière minute..), de transport de matériels (blocage des conteneurs avant d’arriver à bord) et de produits dangereux, problèmes sur l’accès aux échantillons biologiques (APA), etc.,…
    • la mise en œuvre des aspects techniques avant et pendant la campagne  avec la nécessité de coordonner les activités des différents IT répartis dans les laboratoires ou au sein des DT et les conditions de travail à bord variables d'un navire à l'autre, qui souligne le besoin d’un meilleur suivi entre la préparation à terre et le travail en mer ;
    • Des difficultés croissantes sont relevées pour mener des opérations lourdes telles que le déploiement des instruments embarqués par les équipes scientifiques, pour lesquels les coûts opérationnels peuvent être élevés (HROV). Une évolution souhaitable serait d’élargir le soutien technique (validation des données des divers équipements mis en œuvre) par du personnel IT affecté aux instruments les plus lourds.
    • Bien que ce ne soit pas du ressort de la FOF,  le comité alerte sur le manque de personnel IT dans les laboratoires pour le développement, la maintenance et la mise en œuvre des équipements embarqués et de l’instrumentation marine, ainsi que pour les petits équipements en écologie benthique. Plusieurs laboratoires considèrent aussi que le manque de personnel IT compromet leur activité à court terme.

Par ailleurs, des alertes sur des fonctionnements et les recommandations qui en découlent sont proposées :

  • l’optimisation de la chaîne complète de données, allant de l’acquisition des données à bord jusqu’à leur exploitation dans les laboratoires à terre, faciliterait considérablement le travail des équipes scientifiques (établir une architecture de données fournies à la fin de campagne indépendante des logiciels à bord, et accompagner ça avec une gestion complète des logiciels pour l'acquisition et la validation des données). La grande panoplie de logiciels disponible entre ceux créés par les équipes de l’IPEV et ceux développés par IFREMER pourrait devenir une force, si les choix se faisaient en concertation avec les utilisateurs ;
  • à l’heure actuelle, les actions de communication associées aux campagnes océanographiques sont réalisées de manière ponctuelle et isolée, à l’initiative du chef de mission ou des équipes scientifiques, en lien avec leurs propres tutelles. Il n’y a aucune action de communication coordonnée et organisée à l’échelle de la FOF. La mise en place d’un vrai service de communication dédié à la FOF permettrait d’accroître la visibilité et la valorisation des résultats de la FOF.

Les points forts/points faibles plus spécifiques à chaque thématique sont détaillés ci-dessous.

1.6.2. Plus spécifiquement en Géosciences Marines

Points forts

  • Le programme « Action marges » dont les résultats majeurs sont mentionnés en 1.2.1 est pris en exemple dans la communauté internationale (NSF par exemple), et contribue significativement à l’implémentation du plan de forage IODP- GOLD/DREAM dans le bassin méditerranéen de l’ouest ;
  • l’insertion dans les réseaux européens est bonne (exemple de la campagne ACCLIMATE financée partiellement par une ERC) ;
  • la participation aux réseaux d’observation s’est structurée ces dernières années, principalement en ce qui concerne l'archivage et la mise à disposition des données ;
  • la période écoulée a vu des évolutions positives (jouvences, nouveaux équipements. L’accès à ces moyens, via les commissions d’évaluation nationales de l’UMS FOF, est également devenu plus lisible. Une évolution du ROV Victor, de l’HOV Nautile, et de l’entrée de nouveaux engins, tel que l’H-ROV Ariane (pour des travaux côtiers/marges) et l’AUV Coral 6000 permettront le développement d’un vecteur « intervention 6000 » avec un couple AUV Coral - ROV Victor/HOV Nautile ;
  • en matière de carottage grande longueur, des développements significatifs ont été faits ces dernières années (e.g. accéléromètre pour enregistrer le comportement du carottier, logiciel CINEMA, instrumentation du carottier...) issus en particulier d’une collaboration étroite entre l’IFREMER et l’IPEV. Ces développements ont permis d’améliorer significativement la qualité des carottes de très grande longueur (CALYPSO) obtenues à l’aide d’un système de carottier « à piston ». La France reste donc plus que jamais une nation en pointe pour l’échantillonnage de longues séries marines.

Difficultés

  • Une remise à niveau des deux engins principaux d’intervention à l’océan profond, ROV VICTOR et HOV Nautile, est nécessaire (HOV Nautile est opéré jusqu’à 6000 m et ROV VICTOR peut travailler à 4500-6000 m) ;
  • la flotte côtière est vieillissante, notamment le N/O Thalia qui aura bientôt 40 ans. En outre, les années précédentes ont vu la sortie de flotte de plusieurs navires (Gwen Drez en 2014, le Côte d’Aquitaine précédemment, jamais remplacé). Cette flotte est dimensionnée pour les études à la côte mais trouve rapidement ses limites plus au large sur le plateau, en termes de rayon d’action, de déploiement d’outils et de personnel scientifique, notamment pour la façade Manche-Atlantique. La réalisation de campagnes effectuées par la Thalia, jusqu’à la bordure du plateau continental, est déjà problématique.
  • hormis le N/O Thalia, les navires de façade ne sont pas équipés d’équipements scientifiques acoustiques (sondeurs multifaisceaux, ADCP de coque), comme c’est le cas pour tous les navires hauturiers, limitant de ce fait les programmes de recherche sur le plateau continental (i.e. la reconnaissance géologique, l’interface terre-mer, les couches sédimentaires superficielles) ;
  • il est actuellement très difficile (voire impossible) de prélever et récupérer des carottes d'au moins 5 mètres de long dans les corps sédimentaires sableux grossiers de plateforme côtière. Une réflexion doit être menée afin de définir le système le plus fiable et adéquat tout en étant déployé depuis un navire de la taille d’un Thalia ou Côte de la Manche ;
  • il faut veiller à permettre l’interopérabilité des systèmes de sismique et de carottage sur les navires hauturiers, notamment en garantissant la présence à bord des systèmes d’accompagnement classiques de ces outils (informatique, bancs de découpe, bancs de mesures, etc.,…)

1.6.3. Plus spécifiquement en Physique-Biologie-Cycles

Points Forts

  • Forte structuration de la communauté nationale et internationale permettant la soumission de projets multidisciplinaires multi-laboratoires aboutis et d’envergure. La visibilité internationale donnée à ces campagnes par les publications est majeure (notamment plusieurs numéros spéciaux de revues scientifiques associés à des campagnes récentes comme KEOPS, VAHINE, DEWEX, OUTPACE, GEOVIDE). Reconnaissance et visibilité de la communauté grâce à l’implication des français dans les Comités Scientifiques et la gestion de grands programmes internationaux (ex. GEOTRACES, SOLAS) ;
  • nombreux services nationaux d’observations, structurés au sein d’infrastructures de Recherche (IR ILICO, IR EMSO, ARGO), qui alimentent de manière pérenne la communauté avec des données qualifiées.

Difficultés

  • Le phasage entre la programmation et la période demandée par les porteurs est parfois difficile, du fait de fortes contraintes par le contexte biogéochimique de la zone à étudier, en général à forte variabilité saisonnière :
  • du fait que, par essence, les campagnes soient pluridisciplinaires, les participants sont souvent impliqués en parallèle dans le montage d’au moins 2 projets : au vu de la complexité du montage financier en lien avec la programmation des navires, cela peut soulever des problèmes de forces vives de la communauté qui peut difficilement s’impliquer dans 2 campagnes d’envergure (plus de 45 j de mer) la même année ;
  • la répartition du temps navire entre services d'observations labellisés et projets de recherche spécifiques risque d'évoluer en défaveur de ces derniers, en raison en particulier du manque de postes de physiciens des observatoires et de la montée en pression des besoins d’observations.

1.6.4. Plus spécifiquement en Biologie-Ecologie-Biodiversité

Points Forts

  • Forte montée en puissance des études sur la biodiversité marine avec le rôle initiateur du Census of Marine Life dans lequel la communauté française a été très active, dans tous les compartiments : faune et flore, macro- et microbiologie ;
  • une flotte hauturière bien adaptée aux projets multidisciplinaires écologie-biogéochimie dans le domaine pélagique, biologie-géologie dans le domaine profond ;
  • une flotte côtière de façade et de station support d'études à différentes échelles et permettant de tester des nouveaux systèmes d'acquisition de données biologiques ;
  • un réseau de stations et laboratoires marins bien structuré (Resomar) regroupant des communautés de scientifiques spécialisés, entre autres, dans l'étude des écosystèmes pélagiques et benthiques, et des services d’observation sur lesquels des projets d’écologie fonctionnelle ou de biologie évolutive peuvent s’appuyer ;
  • un accès facilité aux « hot-spot » de biodiversité en outre-mer, qui représentent un potentiel très important de biodiversité encore très sous explorée, sauf peut-être dans le Pacifique grâce à la présence d’un N/O basé sur place depuis plus de 40 ans (Coriolis, puis Vauban et maintenant Alis).

Difficultés

  • Manque de structuration nationale de la communauté BEB dans le domaine marin, celle-ci étant naturellement organisée sur les processus biologiques quel que soit le milieu étudié, continental ou marin. Voir par exemple les GDR Invasions biologique, Ecologie chimique, Génomique environnementale, Ecologie trophique. Partiellement compensé au niveau européen (e.g. EuroMarine, EMBRC) ;
  • l’accès aux zones éloignées (Pacifique, Indien) reste difficile en termes de programmation compte tenu des contraintes récurrentes sur la flotte qui limitent la flexibilité de la programmation hauturière (Observation, SHOM) ;
  • une flotte côtière qui limite les possibilités de campagnes multidisciplinaires : les aspects biologiques doivent être couplés aux analyses des biogéochimistes dans la colonne d’eau, ou à celles des géologues dans le domaine benthique.

1.6.5. Plus spécifiquement en Halieutique

Points Forts

  • Quatre navires de la FOF parfaitement adaptés au recueil des données halieutiques (Thalassa en hauturier, Europe en côtier, Antea en mixte, plus la Thalia en côtier pour les campagnes "Coquilles Saint-Jacques" et chalutage à perche en zone estuarienne) ;
  • navires permettant de conduire des séries de campagnes sur de longues périodes avec des protocoles stabilisés depuis de nombreuses années : protocoles d’échantillonnage validés au niveau international, campagnes standardisées et reproductibles, financées à 80% à partir de 2017 par la Commission Européenne dans le cadre de la DCMAP (Collecte des données en aides à la politique commune des pêches). Cela permet la production d’indices d’abondance fiables directement utilisables dans les groupes de travail internationaux pour l’évaluation des stocks, un apport direct pour la société civile (contribution à la politique commune des pêches par la définition des TAC et quotas annuels, directement applicables aux pêcheries commerciales) et enfin la production de données pour la recherche scientifique.

Difficultés

  • Depuis la sortie de flotte du N/O Gwen Drez fin 2014, la FOF ne comporte plus de navire côtier à faible tirant d’eau adapté à l’échantillonnage aux filets à grande ouverture requis pour le prélèvement des grandes espèces mobiles (chalutage à panneau) alors que certaines campagnes et travaux de recherche nécessitent d’échantillonner ce compartiment des écosystèmes en zone côtière à faibles fonds (< 20 m) ;
  •  la perspective de sortie de flotte du N/O Thalia programmée dans les années à venir (d’ici à 2020 a priori), s’il n’était pas remplacé, créerait un manque d’un navire côtier permettant d’opérer des dragues pour échantillonner les grands invertébrés benthiques (ex. coquille Saint-Jacques) et des chaluts à perche pour les poissons plats (ex. sole) ;
  • dans le cadre de la politique commune de la pêche (PCP), la commission européenne (CE) a entamé une réflexion sur l’opportunité de confier la réalisation des campagnes récurrentes de la DC-MAP aux Etats Membres sur la base d’un appel d’offre plutôt que sur celle d’un mandat donné à chaque Etat Membre en fonction de sa contribution au quota des espèces cibles de ces campagnes (seuil fixé à 3%). Les coûts des jours de mer du principal navire utilisé pour les campagnes halieutiques françaises, à savoir le N/O Thalassa, sont supérieurs à ceux des navires de nombreux autres Etats Membres, ce qui positionnerait la FOF en situation de faible compétitivité par rapport aux autres Etats Membres si un tel appel d’offre devait voir le jour ;
  • Dans le contexte de l’application de la Directive Cadre Stratégie pour le Milieu Marin (DCSMM), l’extension des campagnes halieutiques à l’écosystémique a priori inévitable, risque d’impacter une organisation du travail aujourd’hui réglée sur les seules contraintes de la pêche.

1.6.6. Points spécifiques à l’Outre-Mer

Points Forts

  • L’outre-mer porte durablement les intérêts et obligations de la France dans des régions et dans des contextes aux fonctionnements et caractéristiques très différents de la métropole. Les enjeux de connaissance y sont cependant importants car ils concernent des thématiques aussi variées que la biodiversité ou le climat (voir section 2.1.6) et nécessitent de collaborer avec les communautés scientifiques des autres pays de la région. La présence de scientifiques français est déterminante pour y répondr ;
  • dans le Pacifique, les archipels français de Nouvelle-Calédonie, de Polynésie ainsi que de Wallis et Futuna sont parmi les plus importants en surface et développement économique d’Océanie. La valeur patrimoniale des écosystèmes récifaux qu’ils abritent est à l’origine d’importantes aires marines protégées. Grâce à la présence de l’Alis à Nouméa, et au soutien d’un service plongée dédiée à l’étude des milieux récifaux, il a été possible de développer et de soutenir des partenariats avec les pays voisins au travers de programmes SUD-SUD et NORD-SUD depuis la Polynésie Française à l’Est jusqu’en Papouasie Nouvelle-Guinée, voire au Vietnam à l’Ouest. (cf toutes les campagnes Fidji; Salomon; Vanuatu; Papouasie Nouvelle Guinée) ;
  • plus généralement ; la présence de deux Navires Océanographiques polyvalents de taille intermédiaire en zone tropicale, l’Alis dans le Pacifique et l’Antea dans l’Océan Indien (La Réunion, Mayotte, îles Eparses) et l’Atlantique (Guyane et Caraïbes), permet de couvrir toutes les recherches menées en Outre-mer tropical. En outre, ces deux N/O ont la particularité de pouvoir effectuer des campagnes à la fois en hauturier (océanographie, halieutique et géophysique) et en côtier (océanographie et géophysique des lagons). C’est pourquoi ce sont les seuls N/O de la FOF dont les campagnes peuvent être évaluées soit par la commission côtière soit par la commission hauturière de la FOF (CNFC et CNFH).

Difficultés

  • La présence de la communauté océanographique française, sous forme de plateformes ou d’équipes permanentes, reste cependant très faible au regard de la surface de ZEE, du linéaire en outre-mer (97% de ZEE et 68% de linéaire) et des enjeux scientifiques qui y sont associés ;
  • dans les Caraïbes, ou encore dans la partie tropicale de l’Océan Indien, l’important potentiel écologique et économique que représente l’outre-mer est actuellement sous exploité/valorisé faute de la présence d’un navire présent en permanence. Le passage occasionnel de bateau de la FOF (Antea ou autre) permet de combler ce manque au coup par coup. Malheureusement il n’existe pas d’équivalent de l’IPEV, créé pour l’étude des régions polaires, en soutien à l’étude des régions tropicales d’outre-mer (dans le domaine administré par les TAAF, les îles éparses sont bien moins connues que les îles subantarctiques) ;
  • le vieillissement de l’Alis, sa taille réduite (28,40m) et surtout sa faible capacité d’accueil de scientifiques (6 personnes) limitent considérablement ses possibilités d’intervention. L’Alis aura 30 ans en 2017, son statut vieillissant induit une maintenance de plus en plus coûteuse et en limite de sécurité, son remplacement doit être envisagé d’ici le début des années 2020.

 

1.6.7. Points spécifiques à l’enseignement embarqué

Points forts

  • Bonne insertion dans les réseaux européens et internationaux (affiliation du Réseau des Universités Marines au Marine Board et aussi conventions avec le CONISMA-Réseau des universités marines italiennes, accords avec le Brésil et le Québec, au-delà d’accords entre universités ou formations de Master internationaux) ;
  • le format actuel d'évaluation des demandes et de suivi permet un accès égalitaire aux navires de la FOF.

Difficultés

  • Nécessité de pérenniser les créneaux d'enseignements embarqués de différents types, et que la nouvelle organisation de la FOF assure le renouvellement de la mission d’enseignement sur les navires de station et côtiers, ainsi que l’ouverture vers des universités flottantes ou d’universités à la mer à bord des navires côtiers et hauturiers. Pour cela, la souplesse de programmation doit être conservée notamment pour les navires de la flotte de station et de façade, et la possibilité de travail en H24 développée pour ces derniers ainsi que l'adéquation des équipements à bord pour les différentes approches et mesures concernant les divers champs de recherche marines ;
  • il est important de conserver des options de programmation d’enseignement en dehors des appels à campagnes (et parfois même "au fil de l'eau" si la programmation annuelle le permettait), étant donné la difficulté actuelle à bénéficier de places disponibles pour des étudiants de différentes formations au sein de missions existantes (observation, recherche, service public). Des compléments de financement pour permettre aux étudiants d'embarquer sur les navires de la flotte font parfois défaut et devront être recherchés au sein des différentes instances ;
  • il faut veiller à ce que les modules embarqués soient bien affichés dans les maquettes des formations.