Merite Hippocampe

La campagne Merite Hippocampe s'est déroulée à bord de l’Antea du 13 avril au 14 mai 2019, en mer Méditerranée entre La Seyne-sur-Mer et Gabès.

Merite Hippocampe a pour objectif de caractériser l’état de santé des écosystèmes marins, en particulier la contamination du plancton dans des zones d’intérêt écologique du nord et du sud de la Méditerranée.

Merite Hippocampe est une campagne franco-tunisienne organisée via le programme MISTRALS par le CNRS/INSU, l'Ifremer, l'IRD, le Ministère de l'Agriculture, des Ressources Hydrauliques et de la Pêche de Tunisie, et le Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique de Tunisie.
 

Voir aussi https://www.flotteoceanographique.fr/Toutes-les-actualites/Merite-Hippocampe

Interview de Marc Tedetti, chef de mission

Lors de la campagne Merite Hippocampe vous avez accueilli à bord des lycéens. De quel établissement venaient-ils ?

Nous avons effectivement profité de notre escale à Tunis, au port de la Goulette, pour accueillir à bord de l’Antea des lycéens de Tunis (lycée Pilote de l’Ariana et lycée Mahmoud El Mes Saadi du Bardo).

 

Quel était l’objectif de cet accueil ?

L’objectif de cet accueil était double. Nous souhaitions faire découvrir à ces lycéens le travail de chercheur à bord d’un navire océanographique et les sensibiliser à la fragilité des écosystèmes marins méditerranéens.

Avec quels types d’instruments avez-vous travaillé ?

Nous avons travaillé avec une très grande variété d’instruments.

Une CTD/rosette équipée de bouteilles « propres » (Niskin X et Goflo) nous a permis de collecter de l’eau en sub-surface et dans le maximum de chlorophylle (DCM, deep chlorophyll maximum), et de mesurer sur toute la colonne d’eau des paramètres physiques (température, salinité), physico-chimiques (oxygène dissous) et biogéochimiques (concentration en chlorophylle, turbidité, matière organique dissoute).

Pour collecter des particules et du plancton, nous avons utilisé quatre pompes in situ McLane déployées en même temps dans le DCM.

Plusieurs filets ont été déployés horizontalement en surface (filet Manta), horizontalement dans le DCM (Multinet Hydro-Bios) ou verticalement dans la couche 0-200 m (filet Triple) pour la collecte de plancton et de microplastiques.

Une pompe ASTI a permis de collecter de grande quantité d’eau en sub-surface. Des capteurs optiques de type LOPC et LISST-HOLO ont été déployés verticalement pour l’acquisition d’images et de spectres de taille des particules dans la colonne d’eau.

Un Cytosense a servi à des mesures de cytométrie en continu dans l’eau de sub-surface (utilisation de l’eau de mer pompée du navire) pour caractériser les communautés phytoplanctoniques présentes. Un analyseur automatisé Tekran a été utilisé pour des mesures d’éléments traces sur les échantillons d’eau de mer.

Des collecteurs ont été placés en hauteur à l’avant du bateau afin de récolter des échantillons de dépôts atmosphériques secs (aérosols) et humides (pluies).

Par ailleurs, durant le second leg, une opération de chalutage pour la prise de petits poissons pélagiques a été conduite dans le golfe de Gabès par l’INSTM depuis le navire océanographique Hannibal, en complément des opérations effectuées (au même endroit, au même moment) sur l’Antea.

Vous avez prélevé de nombreux échantillons.  5 mois après cette campagne, avez déjà pu tirer un bilan ?

Compte tenu du fait que la majorité des échantillons collectés au cours de la campagne sont toujours en cours d’analyse dans les différents laboratoires partenaires du projet, il est bien évidemment trop tôt pour tirer un premier bilan vis-à-vis des objectifs scientifiques de la campagne. Ceci étant, au regard du nombre et de la diversité des échantillons collectés, et de la qualité des résultats des premières analyses (effectuées pour quelques paramètres), nous sommes très satisfaits du travail réalisé. Un premier bilan d’ensemble sera fait mi 2020 lors du workshop final de la campagne.   

Avez-vous mené d’autres actions vers le grand public afin de le sensibiliser à la fragilité de l’écosystème méditerranéen ?

En plus de la visite des lycéens à bord, nous avons tenu, tout au long de la campagne, un cahier de bord (disponible via le site de l’IRD Tunisie) narrant nos « aventures scientifiques ». Ce cahier de bord (https://tunisie.ird.fr/toute-l-actualite/carnet-de-bord/campagne-merite-hippocampe-2019) est avant tout destiné au grand public pour faire connaitre notre métier d’océanographe et sensibiliser à la fragilité des écosystèmes méditerranéens. Il est évident que ces actions de sensibilisation devront se poursuivre ; ceci fait partie aussi de notre travail.