PHYBIO, immersion en mer des étudiants

PHYBIO, immersion en mer des étudiants

 

 

A bord du Téthys II, 15 étudiants de master 1 « Sciences de la mer » de AMU (université Aix Marseille), du 07 au 12 mars 2019 s’immergent en mer pour pratiquer l’océanographie.

Chefs de mission : Thibaut Wagener et Frédéric Diaz, Enseignants chercheurs à l’Institut PYTHEAS ― Observatoire des Sciences de l'Univers, Département Formation OSU PYTHEAS ― et Chercheurs au MIO, Institut Méditerranéen d’Océanologie.

C’est dans le cadre de leur parcours Océanographie Physique et Biogéochimique du master « Sciences de la mer » de l’Université d’Aix Marseille, que les étudiants embarquent pour une campagne, véritable expérience de terrain intégrée à leur formation.

Ils pratiquent ainsi l’océanographie en mettant en pratique les connaissances acquises lors de leur cursus.

Questions à Thibaut Wagener, Enseignant chercheur

Que doivent réaliser les étudiants lors de cette campagne ?

Les étudiants doivent réaliser une étude dite « couplée physique/Biogéochimie » au large de Marseille ; c’est-à-dire qu’ils essayent, au travers des mesures réalisées, de comprendre comment la dynamique de l’océan (courant, structure de la colonne d’eau) influence le contenu chimique et l’activité des organismes microscopiques présents dans la colonne d’eau.

Les étudiants peuvent ainsi mettre en commun toutes les connaissances théoriques acquises au cours de leur cursus et les appliquer à un cas concret.

Quels types de données les étudiants doivent-ils acquérir lors de ces campagnes ?

Les étudiants sont amenés à mettre en œuvre (avec l’aide efficace de l’équipage du Téthys II) divers instruments océanographiques permettant de mesurer la salinité, la température, l’oxygène dissous ou encore la fluorescence de la Chlorophylle-a de la surface jusqu’au fond de l’océan. Ces mesures sont réalisées à partir d’une bathysonde, lors des stations, ou à l’aide du MVP200 (Moving Vessel Profiler) lors des transits.

Les données acquises par les instruments du Téthys II (ADCP de coque, thermosalinographe, station météo) sont également exploitées par les étudiants. Ces mesures par des sondes sont complétées par la collecte d’échantillons d’eau de mer avec une rosette de bouteilles Niskin.

Ces échantillons permettent aux étudiants de mesurer différentes variables chimiques (oxygène dissous, sels nutritifs, aluminium dissous) à leur retour en salle de travaux pratiques.    

 

Qu’apporte cet enseignement pratique aux étudiants ?

En tout premier lieu, cet enseignement pratique permet aux étudiants de découvrir le fonctionnement d’un navire océanographique grâce au très bon accueil de l’équipage.

Sur le plan pédagogique, cet enseignement leur  permet de comprendre le travail d’océanographe.

Il s’agit de se poser une question scientifique d’intérêt, de comprendre la stratégie d’échantillonnage mise au point pour répondre à cette question, de réaliser la campagne, d’analyser les échantillons, de produire l’ensemble des données, de les mettre en forme dans l’écriture d’un rapport de mission océanographique. L’ensemble de ces étapes permet aux étudiants de prendre conscience de la rigueur nécessaire pour acquérir des données océanographiques de qualités et donc exploitables.

Sur un plan plus personnel, les conditions « un peu exceptionnelles » d’une mission océanographique permettent de faire prendre conscience de l’importance du travail de groupe, de l’organisation et de l’entraide pour mener à bien ce type d’étude. Ainsi cet enseignement pratique, au-delà du projet que les étudiants ont à mener, constitue une expérience formatrice qui sera extrêmement utile pour leurs futures vies professionnelles.

Questions à Carolyne Chercham, étudiante de master 1 (en séjour Erasmus depuis l’université de Hambourg, Allemagne)

Vous avez passé 2 jours sur le Téthys dans le cadre de votre cursus universitaire. Quelles sont vos impressions suite à cette campagne océanographique ?

J'ai pu passer 2 jours sur le Téthys en mars 2019 dans le cadre du cours « Mesures en mer » que j'ai suivi durant mon semestre d'échange, à Marseille. La mission PHYBIO sur le Téthys II fait partie intégrante de ce cours. C’est un cours très intéressant et très important, aussi bien sous l'aspect de ce qu'on y apprend et découvre, que sous l'aspect de la motivation des étudiants. Pour nous, étudiants en océanographie, il est formidable de pouvoir ― et ce dans le cadre du cursus universitaire ― découvrir le travail à bord et de voir comment se passe l'acquisition des données. D'autant plus que c'est sur ces données que se fonde en partie le travail et la recherche océanographique à terre.
Le fait de véritablement « se mouiller les mains » et de vivre deux journées bien remplies sur le Téthys nous a marqué et pour certains aussi renforcé le choix de poursuivre une carrière professionnelle dans l'océanographie.

Sur le plan pédagogique, que vous a apporté cette immersion en mer ?

 Cette immersion en mer m'a permis de découvrir la prise d'échantillons pour différents paramètres biogéochimiques, dont je ne connaissais pas grand-chose auparavant. J'ai pu assister au déploiement du  « poisson » du MVP et apprendre à me servir d'un disque de Secchi et d'une bouteille Niskin horizontale, utilisée pour pouvoir prendre des échantillons près de la surface.

De plus, nous avons pu vivre tout le cycle d'une série de stations CTD : préparation de la CTD, arrivée sur station, déploiement, visionnage de données en direct, fin de station, échantillonnage, préparation de la CTD pour la prochaine station.

Sur le plan personnel, cette première campagne océanographique a-t-elle été enrichissante ?

Oui, cette campagne océanographique a été très enrichissante. Elle a été ma première campagne océanographique sur le Téthys, et m'a montré, une fois de plus, à quel point j'aime l'océan et l'océanographie. Participer à cette campagne m'a permis de découvrir le Golfe du Lion et la Mer Méditerranée sous un autre angle. Participer à une campagne me fait apprécier d'autant plus les données acquises lors de telles campagnes.